L’origine du Butoh est japonaise. Il n’est malheureusement pas encore très connu en Belgique.
Le danseur Tatsumi Hijikata le créa à la fin des années 1950. Influencé par le courant expressionniste européen puis par les « écrivains
de l’enfer » : Bataille, Genet, Sade, Lautréamont, il retourna à ses origines paysannes pour nourrir sa danse et investir le corps japonais.

 

La genèse :
T. Hijikata est né en 1928 et vivait au nord du Japon, là où il n’y avait que des rizières. Il y faisait très froid la moitié de l’année. Les habitants de cette région avaient énormément d’enfants mais beaucoup ne survivaient pas.L’espérance de vie était très courte. Lorsqu’elles partaient travailler, les femmes emportaient leurs enfants dans des paniers portés à même leur dos.
Elles déposaient ensuite leurs progénitures près des rizières et les abandonnaient à leur sort durant toute la journée. Les enfants pleuraient mais la rizière était si vaste que leurs mamans ne les entendaient pas.
Le corps de l’enfant s’atrophiait alors dans le panier, se tordait et se déformait : c’est le début du corps Butoh.

Avec cette danse, nous assistons au déploiement d’une esthétique très japonaise aux mouvements imparfaits, et inaboutis. Ils ne sont pas achevés intentionnellement dans une recherche d’asymétrie, c’est l’imperfection parfaite.

Lorsqu’on apprécie «l’incomplet», un futur est alors possible. L’idée du Butoh concerne la transfiguration (le devenir). L’état du corps entre la vie et la mort.

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